Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/183

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rer sur leurs cendres, une ombre qui était sentie sans être vue.

Le profond chagrin, que m’avait d’abord inspiré cette scène, fit bientôt place à la rage et au désespoir. Ils étaient morts, et je vivais ; leur meurtrier vivait aussi, et c’était pour le détruire que je traînais mon existence odieuse. Je m’agenouillai sur le gazon ; je baisai la terre qui recouvrait leurs cendres, et les lèvres tremblantes je m’écriai : « Par la terre sacrée sur laquelle je suis agenouillé, par les ombres qui errent auprès de moi, par le chagrin profond et éternel que j’éprouve, par toi, nuit, par les esprits qui président à ton cours, je jure de poursuivre le Démon, auteur de tous ces maux, jusqu’à