Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/216

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qui n’est pas moindre que la création d’un animal doué des sens et de la raison, je ne puis me ranger au nombre des esprits ordinaires ; mais ce sentiment, qui me soutenait dans le commencement de ma carrière, ne sert maintenant qu’à m’accabler dans ma chute. Toutes mes observations, toutes mes espérances sont comme si elles n’étaient pas ; et, semblable à l’archange qui aspirait à la toute-puissance, je suis enchaîné dans un enfer éternel. Mon imagination était vive, et en même temps susceptible d’analyse et d’une application assidue ; ce n’est qu’avec deux qualités si opposées que j’ai pu concevoir