Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/254

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— « Vous, qui appelez Frankenstein votre ami, vous paraissez connaître mes crimes et ses malheurs ; mais, dans le détail qu’il vous en a donné, il n’a pu vous énumérer les heures et les mois de misère que j’ai passés, et durant lesquels je me suis consumé en passions impuissantes : car, tandis que je détruisais ses espérances, je ne satisfaisais pas mes propres désirs. Ils étaient toujours ardens et insatiables ; que je désirasse l’amour ou l’amitié, j’étais toujours repoussé. N’y avait-il aucune injustice en cela ? Dois-je passer pour le seul criminel, lorsque toute l’espèce humaine était contre moi ? Pourquoi ne haïssez-vous pas Félix,