Page:Shelley - Frankenstein, ou le Prométhée moderne, trad. Saladin, tome 3.djvu/34

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

poir dans mon cœur. Je voyais une barrière insurmontable placée entre mes semblables et moi ; elle était scellée du sang de Guillaume et de Justine ; et mon âme, en se retraçant ces évènemens, éprouvait de mortelles angoisses.

Clerval m’offrait l’image de ce que j’étais autrefois ; il était observateur, et il observait pour son expérience et son instruction. La différence qu’il remarquait dans les usages, était pour lui une source inépuisable d’instruction et d’amusement. Il était sans cesse occupé, et il n’était troublé dans ses plaisirs, que par mon air triste et abattu. Je tâchais de le lui cacher autant que possible, afin de ne pas le priver des plaisirs naturels pour