Page:Sheridan - L Ecole de la medisance (Cler).djvu/91

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Sir Peter. — Vraiment !

Lady Teazle. — Oui, et, comme ma cousine Sophy vous avait traité de vieux garçon revêche, hargneux, et s’était moquée de moi, qui prenais un mari capable d’être mon père, je vous défendis jusqu’au bout, et je dis que je ne vous trouvais pas du tout si laid.

Sir Peter. — Je vous remercie.

Lady Teazle. — Et j’ajoutai même que vous feriez une excellente pâte de mari.

Sir Peter. — Et vous prophétisiez juste ; nous allons être dorénavant le plus heureux couple…

Lady Teazle. — Et ne plus jamais être en désaccord ?

Sir Peter. — Non, jamais !… quoiqu’en vérité, pour vous le dire en passant, ma chère lady Teazle, vous devriez surveiller très-sérieusement votre caractère ; car, dans toutes nos petites querelles, ma chérie, si vous vous le rappelez, mon amour, c’est toujours vous qui commenciez.

Lady Teazle. — Je vous demande pardon, mon cher sir Peter : en vérité, c’est toujours vous qui me provoquiez.

Sir Peter. — Voyez donc, mon ange ! prenez garde… Contredire n’est pas le moyen de rester amis.

Lady Teazle. — N’est-ce pas vous qui avez commencé, mon amour ?

Sir Peter. — Là, bon ! vous… vous continuez. Vous ne vous apercevez pas, mon trésor,