Page:Sibémol et 14 demis - Carnet de chants, 2015.djvu/46

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

CONSCRIT (LE)

J’AVIONS REÇU COMMANDEMENT[1]

La

J’avions reçu commandement
De partir pour la guerre
Je ne me soucions point pourtant
D’’abandonner notre mère
[Pourtant l’a ben fallu
J’ai pris mon sac et je suis venu]

Y mont donné un grand fusil
Une sabre, une gibecière
Une grande capote, un grand t’habit
Pendant jusqu’au darrière
[Et fallait s’tenir drait
Aussi drait qu’un pic un piquet]

Y en avait sur leurs chevaux
Qui faisaient bien deux mètres
Avec deux ou trois plum’s d’zoziau
Plantés dessus leur tête
[Et des poils d’ardillon
Tout alentour de leurs talons]

Y m’ont placé en faction
Devant une citadelle
Ceux qui n connaissions point mon nom
M’appelions « sentinelle ! »
[À chaque chat qui passait
Fallait crier « quou qu’chi, quou qu’chai » ]

Y m’ont mené dans un grand champ
Qu’appelions champ d’bataille
On s’étripait, on sépiaulait
C’était pis qu d’la volaille
Ma foi, la peur m’a pris
J’ai pris mon sac et je suis parti.
Ma foi, la peur m’a pris
J’ai pris mon sac et me voici !


CONSCRIT DU

LANGUEDOC (LE)

La


[Je suis un pauvre conscrit
De l’an mille huit cent dix ; ]
Faut quitter le Languedo,
Le Languedo,
Faut quitter le Languedo
Avec le sac sur le dos.

[Monsieur l’maire et m’sieur l’préfet
N’en sont deux jolis cadets]
Ils nous font tirer-z-au sort,
Tirer-z-au sort,
Ils nous font tirer-z-au sort
Pour nous conduire à la mort.

[Adieu, donc, mes chers parents,
N’oubliez pas votre enfant]
Crivez lui de temps en temps,
De temps en temps,
"Crivez lui de temps en temps
Pour lui envoyer d’l’argent.

[Adieu donc mon tendre cœur
Vous consolerez ma sœur]
Vous lui direz que Fanfan,
Oui que Fanfan,
Vous lui direz que Fanfan
Il est mort en combattant.

[Qui qu’a fait cette chanson ?
N’en sont trois jolis garçons]
Ils étiont faiseux de bas,
Faiseux de bas,
Ils étiont faiseux de bas
Et à ct heure ils sont soldats.

  1. Notes Wikisource : autre titre : Le retour du conscrit