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Page:Sicard - La Mort des Yeux, 1907.djvu/147

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— Vous aurez peur de toute cette ombre que je réfugierai près de vous.

— L’ombre tombe sur les mains mais ne les désunit pas.

— Je vous aime…

— Voulez-vous marcher un peu ?

— Dans ma rue ?

— Dans notre rue.

— Fermez les yeux… sentez lorsque l’on n’y voit pas comme pèsent sur la pensée les choses qui existent ! Il y a tant de vide devant les yeux morts, qu’étonné de ne point trouver une forme à chaque pas, on a la crainte d’être exilé de la vie ! On appelle, on crée… On se dit : là, il doit y avoir un meuble, et l’on s’appuie constamment sur son imagination ; quand elle est lasse, un moment on se laisse aller à la route et c’est lorsqu’on est confiant,