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Page:Sicard - La Mort des Yeux, 1907.djvu/176

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souvient plus et l’on marche dans la poussière qui tombe des temps, en pensant que dans un moment on s’époussètera au soleil, on pourra rire et ne plus prier en soi.

Les villes mortes sont si vieilles et les cimetières si désolés qu’ils n’ont plus de cœur et je suis comme eux, et comme eux j’assiste, impassible, à ce défilé de voyageurs rapides qui font des visites de curiosité et de politesse.

Les uns sont venus en se bousculant pour ne pas rester seuls avec moi ; ils devaient avoir honte. Une dame, traînant une fillette que je n’avais vue, portait une voilette très épaisse sur le visage et des vêtements très amples qui la déformaient. La fillette a demandé : « Maman, qu’est-