Aller au contenu

Page:Sicard - La Mort des Yeux, 1907.djvu/78

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

l’image de ta belle figure de morte qui n’a qu’un peu de plâtre écaillé aux joues, mais qui garde intacte sa bouche qui est le jardin et l’allée et le ciel ! Je caresse la transparence de ton atmosphère aimée qui te fait la cour chèrement et t’apporte en ces mains de fiancé les bouquets pieux des mousses qui se fânent.

Moi, qui souffre et toi qui es morte !

Ma pensée et ton cœur se joignent et, devant Novembre qui pleure, tu peux encore tendrement voir tomber les larmes des mois, tandis que ma jeunesse est close et que devant les fenêtres fermées, dans cette chambre de malade, je ne puis, par cette après-midi languissante, qu’imaginer la couleur des saisons !