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Page:Sicard - Le Jardin du Silence et la Ville du Roy, 1913.djvu/109

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Au bord de mes cyprès je pense à vous, Cézanne.
Si, pour moins pardonner à ceux qui vous condamnent,
La gloire vint très tard gravir votre tombeau,
Voyez comme l’attente a rendu forts et beaux
Le laurier qui vous couvre et l’ombre qui vous fête !
Je ne sais rien de vous que la piété muette,
Que le travail, que le silence et la maison…
Je n’ajouterai pas la rose à votre front
Car ma main ne saurait s’exhausser jusqu’au chêne !
Pourtant, si c’est aimer que d’ouvrir ses mains pleines,
Je vous offre, ce soir, la paix de ce jardin
Triste et désenchanté que décorent des pins.