Automne, tu n’es plus l’aîné. La mort nous classe
Et j’en suis le plus près.
Des siècles passeront. Tu garderas l’espace,
Moi j’aurai le cyprès.
En attendant le jour des fiançailles brunes
De la terre et des os,
Jeune dieu qui mordant les feuilles une à une
Les jette autour de l’eau,
Jeune dieu dont la flûte est taillée dans la vigne
Et la pomme de pin,
Jeune dieu dont les mains trop rouges égratignent
Les branches du jardin,
Jeune dieu sois encor l’ami de ma tendresse.
Laisse croire à mon cœur
Que l’amour n’est au fond que le plaisir qui dresse
Un mélange d’odeurs.
Ainsi de n’avoir pas l’inutile courage
De ma fidélité,
Je prendrai de ce parc et de ce paysage
La multiple beauté.