Les jeunes princes, tes amants,
Ne t’ont laissé pour héritage
Que leur glaive trempé de sang,
Que la haine de leur courage.
Fini ton rêve ! À ton fuseau
La laine blanche s’est brouillée.
Contre la soie de tes rideaux
La détresse s’est éveillée.
Sur les mélodies de Schubert
Ton cœur tremble, ta joie vacille.
Ô ces poupées de Nuremberg
Dans tes mains de petite fille !
Plus rien qu’un éternel sanglot
Sur tes rivages et tes plaines.
Les cadavres montent plus haut
Que le regard qui les enchaîne.
L’espoir muet de tes bras nus
En vain veut enlacer la vie,
Yseult, il ne te reste plus
Qu’à choisir le sort d’Ophélie.