Page:Sicard - Le Laurier Noir, 1917.djvu/128

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Toujours, ne savent rien de leur fils ? Cette terre
          Sur laquelle, Seigneur,
Je me penche que contient-elle ? Sous ces pierres
          Je sens bouger des cœurs.

Remuons le charnier ; il faut tout reconnaître.
          Elles veulent savoir.
Pitié ! Voyez, Seigneur, ces femmes aux fenêtres
          Dans leurs vêtements noirs,

Qui demandent l’endroit de l’espace où reposent
          Ceux qu’elles ont perdus !
Seigneur, il faut creuser parmi ces tombes closes
          Et ces murs abattus,

Écarteler la boue, interroger la cendre.
          Les morts ont un pays.
Seigneur, portez la voix qui doit se faire entendre
          De ces ensevelis !