Page:Sicard - Le Laurier Noir, 1917.djvu/34

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Les drapeaux vous saluent mais les cendres vous couvrent.
          Vos clochers ne sont plus
Que de grands mâts brisés. C’est par le toit que s’ouvrent
          Vos foyers abattus.

Dans l’honneur de garder saintement la frontière
          En martyrs vous mourez.
Les Francs rebâtiront le temple. À la lumière
          Vous ressusciterez.

Votre deuil n’est qu’un songe et votre ombre un nuage.
          Entre vos murs brûlés
Vénus domptera Mars et sur votre visage
          Refleurira le blé.

Mais aujourd’hui, la nuit est encor votre hôtesse ;
          Tout cache le laurier.
Paysages de l’Est, sur votre humble détresse
          Je n’ose que prier.