Page:Sicard - Le Laurier Noir, 1917.djvu/60

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          L’auto roule dans la montagne.
          Un paysage désolé,
          Des toits crevés sur la campagne,
          Des déserts que l’on a brûlés.

          C’est une fuite dans la boue,
          Dans l’espace de la douleur.
          La vitre où se penche ma joue
          Est ruisselante de mes pleurs.

          La cité devient moins lointaine,
          Mais plus j’approche de ses murs
          Plus je sens que mûrit ma peine,
          Plus je sens qu’au manteau d’azur

          Dans lequel gèle ma pensée,
          Il va falloir recoudre encor,
          Cette agraffe qui s’est cassée
          En voulant éloigner la mort.