Page:Sicard - Le Laurier Noir, 1917.djvu/63

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La Meurthe s’en allait de bourgade en bourgade.
          Les maisons d’Étival
Apparurent au loin et devant la brigade
          S’arrêta le cheval.

Ô mon frère, égaré dans le mouvant espace
          Qui borde les combats,
Dans le vent, sous la pluie incessante et vorace,
          Qu’ils étaient beaux nos bras

S’enlaçant, longuement, quand nous nous retrouvâmes !
          J’étais la voix d’amour
Qui gravit les sommets quand tu restais la flamme
          Qui l’entretient toujours.

Images du pays que nos cœurs effeuillèrent !
          Au ciel tremblait midi.
Nous parlâmes des jours auprès de notre mère
          Et puis je repartis.

Mon chemin s’enfonça dans un nouveau silence.
          L’âme des peupliers
Sanglotait sous le ciel des frontières de France,
          Et toujours le roulier