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PROMENADE D’AUTOMNE.


Toujours de l’ineffable allant à l’invisible.
Victor Hugo.


Nous étions en octobre, & les cieux dépouillés
Etaient pleins de rayons & d’oiseaux éveillés.
Plus tendre qu’un soupir, plus doux qu’une caresse,
Le vent tout imprégné de langueur charmeresse
Nous soufflait à mi-voix mille songes heureux.
Par la ruelle étroite & le sentier pierreux
Où les enfants jouaient en chantant, où l’aïeule,
Sur le pas de sa porte assise triste & seule,
Écoutant ces refrains qu’elle avait désappris,
Rêvait de jeune espoir & de printemps fleuris,
Nous étions arrivés en haut de la colline.
Les horizons, noyés dans la brume opaline
Que l’automne répand, fuyaient roses & bleus
Comme pour s’en aller aux lointains fabuleux.