Page:Siefert - Rayons perdus.djvu/15

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I.

Quand, au bord de chemin, vient la biche craintive,
Elle hésite un instant avant de le passer ;
Elle voudrait cacher sa course fugitive,
Redoutant le chasseur qui la pourrait blesser.

Dans ses grands yeux scintille une larme captive,
Sur sa robe soyeuse un frisson vient glisser,
L’épouvante en son cœur comme un foyer s’active,
L’effroi de l’inconnu l’empêche d’avancer.

Mais de l’autre côté la forêt est plus verte,
Le gazon plus épais, le taillis plus fourré,
L’eau murmure plus fraîche en son lit plus serré.

Quelle arène splendide à son audace offerte !
Elle regarde encor, le courage la prend,
Et, relevant la tête, elle part en courant.