Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/114

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gustant du café. Kaz accoudé à la balustrade suivait le vol des hirondelles, qu’il avait d’abord l’intention de tuer avec un pistolet, ce que mon père lui interdit ; Hania et moi, nous regardions des images, sans y prêter attention, mais cela nous permettait du moins de dérober aux regards les coups d’œil que nous nous lancions.

— Alors, comment as-tu trouvé Hania ? Très enlaidie, n’est-ce pas, monsieur le tuteur ? me demanda mon père, en regardant avec un sourire la jeune fille.

Je fixai attentivement une image et, me cachant derrière la large feuille de papier, je répondis :

— Je ne dis pas qu’elle ait enlaidi, mais elle a beaucoup grandi et changé.

— Le seigneur Henri m’a déjà fait des reproches à ce sujet, dit Hania avec aisance.

Je m’étonnai de sa hardiesse et de sa présence d’esprit ; je n’aurais jamais pu discourir aussi facilement sur un tel sujet.