Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/177

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grosses gouttes de rosée tombaient des coudriers en faisant craquer les feuilles. Au loin, de l’autre côté de la forêt, arrivait jusqu’à nous le cri d’un coq de bruyère.

Soudain, à environ trois cents pas de notre cachette, quelque chose apparut ; les buissons de genévrier s’écartèrent, et entre les sombres aiguilles se montra une tête grise aux oreilles pointues et aux yeux injectés de sang.

Je ne pouvais tirer, car le loup était encore trop loin, et j’attendais patiemment, bien que mon cœur battît à se rompre. Bientôt la bête sortit des buissons et en quelques bonds s’approcha, flairant avec soin de tous côtés. Le loup était à cent cinquante pas et restait immobile comme s’il se méfiait. Je savais qu’il n’approcherait pas davantage et je pressai la détente.

Le bruit du coup se mêla au cri de douleur du loup. Je sautai hors de la fosse, suivi de Vakh ; mais le loup avait disparu.