Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/264

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et serein ; les tilleuls exhalaient une douce odeur de miel. Je tournai à gauche vers la forge, près de laquelle se trouvait la route qui conduisait à la cabane de Vakh. Ma fatigue et ma somnolence se dissipèrent vite sous l’influence de la fraîcheur matinale ; j’étais plein d’espoir et un pressentiment me disait que j’aurais le dessus dans cette lutte. Sans aucun doute, Sélim était de première force au pistolet, mais je n’étais pas moins adroit que lui ; il était plus adroit que moi à l’épée, j’étais beaucoup plus vigoureux que lui, de sorte qu’il aurait peine à supporter la violence de mes attaques. « Oui, il en sera enfin ce qu’il en sera, pensai-je, ce sera du moins la fin, et le châtiment de cet orgueil qui me mène depuis si longtemps ». D’ailleurs, que Sélim eût eu de bons ou de mauvais desseins, il n’en avait pas moins causé à Hania un préjudice irréparable, et je devais lui en demander raison.