Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/280

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faiblesse énorme, qui était cause que je m’éteignais visiblement. Durant des journées et des nuits entières, je considérais le même point du plafond. J’avais ma connaissance, mais j’étais indifférent à tout ; rien ne m’intéressait, ni la vie, ni la mort, ni le monde qui m’entourait. Je recevais des impressions, je voyais tout ce qui se faisait autour de moi, mais je n’avais pas assez de forces pour rassembler mes idées.

Un soir je sentis que j’allais sûrement mourir. On plaça auprès de moi un gros cierge jaune, et je vis le prêtre Ludvig, non pas dans son habit ordinaire, mais en chasuble. Il me fit communier, ensuite me donna l’extrême-onction, et se mit à pleurer si fort, qu’il manqua de s’évanouir ; on emporta de la chambre ma mère à moitié morte ; Kaz sanglotait le long du mur et s’arrachait les cheveux ; quant à mon père, il était assis et comme pétrifié, les mains serrées convulsivement. Je distinguais tout