Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/282

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mis, et je dormis si bien, que je ne me réveillai qu’au bout de vingt-quatre heures, avec des forces tellement renouvelées, que je ne pus moi-même me rendre compte de ce qui s’était passé. Je n’essaierai pas de donner l’idée des scènes de joie qui eurent lieu autour de mon lit. Kaz en était comme fou. On me raconta ensuite qu’aussitôt après mon duel, quand mon père m’avait rapporté blessé à la maison, le docteur avait déclaré qu’il ne répondait de rien, et il avait fallu enfermer Kaz à clef, car il voulait courir sus à Sélim comme sur une bête sauvage ; il avait juré de le tuer d’un coup de fusil, la première fois qu’il le rencontrerait, si je venais à mourir. Par bonheur, Sélim, également blessé, était resté aussi quelque temps cloué sur son lit.

Ma santé commença à se remettre de jour en jour ; le désir de vivre me revint ; mes parents, le prêtre et Kaz passaient les jours et les nuits auprès de mon lit.