Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/36

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yeux pleins de larmes de Hania. Mirza l’éteignit bientôt ; nous nous retrouvâmes dans l’obscurité, et le silence régna de nouveau parmi nous.

— Mirza va nous conter une histoire, proposai-je. Il conte à merveille. Veux-tu, Hania ?

— Oui, répondit la jeune fille.

Mirza leva les yeux au ciel et réfléchit une minute, tandis que la lune éclairait vivement son beau profil ; au bout d’un instant, il commença son récit de sa voix merveilleuse :


« Au delà des forêts, au delà des montagnes, vivait en Crimée une bonne sorcière, appelée Lala. Un jour, un sultan passa près de sa cabane ; il portait le nom de Garoun et était immensément riche : il avait un château de corail aux colonnes de brillants, au toit de perles, et si grand qu’il fallait une année pour le parcourir d’un bout à l’autre. Le