Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

Nous convînmes avec mon père, que j’adresserais une lettre à ma mère (elle devait encore vivre longtemps à l’étranger), et la prierais de décider en dernier ressort sur cette affaire. Je ne me souviens pas d’avoir jamais écrit une lettre aussi longue et aussi sincère. Je racontai dans tous les détails les circonstances qui avaient accompagné la mort de Nikolaï, je rappelai ses dernières paroles, je peignis mon désir, mon souci et mes espérances, je touchai la corde de compassion qui vibrait si doucement en son cœur, je peignis les scrupules de conscience qui m’assailliraient constamment, si l’on ne faisait pas pour Hania tout ce qui serait possible. En un mot, à mon avis, cette lettre était le comble de l’art et devait infailliblement provoquer la réalisation de mes désirs.

Un peu rassuré, j’attendis patiemment la réponse. Elle arriva bientôt en deux missives : une pour moi et une pour madame d’Ives.