Page:Sienkiewicz – Hania, traduction Chirol.djvu/72

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elle je me tuerais. Chacun en a le droit, à mon avis, et je le ferais immédiatement, si mon opinion sur la science me semblait fausse. Mais il ne peut y avoir là aucune erreur. On se fatigue vite de toutes choses : aimes-tu, la femme te trompera ; crois-tu, une heure de doute viendra ; mais tu peux rester assis tranquillement jusqu’à ta mort à examiner des infusoires, et encore ne regarde pas derrière toi, en arrivant à ce jour, où tout s’assombrit et se termine : un sablier, un portrait dans quelque journal illustré, une nécrologie plus ou moins bête, et finita la comedia ! Et ensuite : rien ! Je vous en donne ma parole, mes enfants, vous pouvez hardiment ne pas croire aux diverses absurdités. La science, mes enfants, c’est là l’essentiel. Et à part cela, il y a aussi ce bon côté qu’en s’occupant de telles choses, on peut porter hardiment des souliers éculés et dormir sur la paille. Vous comprenez ?

— En l’honneur de la science ! cria Sé-