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Page:Sigismond de Justh Le livre de la Pousta 1892.djvu/116

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vie de toute la puissance de leurs fibres et jetant à l’air frais des baisers de joie. Ils inondent la large immensité du sentiment que chantent les joncs du marais, qu’exhalent les odorantes fleurs d’été, que célèbrent les arbres chargés de fruits, les lourds épis du blé, le gazouillement continu des hirondelles : leur présence est un hymne disant que la vie est belle, belle, que l’éternité réside dans le chardon, dans la fleur, dans l’homme, que tout ce qui vit est beau, et que ce qui est « né » a droit à sa part de l’épanouissement des fleurs, de la maturité des fruits.

Sculpteurs, peintres ! c’est ici qu’il faut venir. Oubliez les modèles pleins d’afféterie des ateliets ; oubliez les muscles mal placés des athlètes de foire ; oubliez ces petites couturières qui rougissent pudiquement en montant sur l’estrade et pré-