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LE LIVRE DE LA POUSTA.

— Hé ! János, si le vent emportait la meule ?

Un moment on n’entendit que le sifflement de la tempête qui dominait tout autre bruit ; un nuage de poussière grise enveloppa soudain la chaumière du pâtre d’un voile impénétrable.

János regardait autour de lui, attentif. Il rajusta sa bunda, décrocha du mur une fourche de fer et se dirigea vers la meule. Je le suivis anxieux. Qu’adviendrait-il si l’ouragan détruisait tout ?

Comme s’il eût deviné ma pensée secrète, il dit après un moment de réflexion :

— D’une manière ou d’autre cela sera ; rien n’a jamais été.

Et il s’apprêta à lutter contre la tempête.