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Page:Sigismond de Justh Le livre de la Pousta 1892.djvu/213

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LE LIVRE DE LA POUSTA.

— Vous ne moissonnez pas encore, chez vous ?

— Chez qui ? Je ne suis pas encore engagée.

— Et le blé de ton seigneur ?

— Mon seigneur m’a mise hier à la porte, dit-elle en souriant. Elle regardait Éva franchement, avec calme, sans la moindre trace de gêne ou d’émotion.

— Comment ? Qu’est-ce qui lui a pris ? demanda Éva avec compassion, mais tout aussi tranquillement, comme une personne que ne regarde pas ce qui se passe chez les autres.

— Je me suis faite nazaréenne : on m’a reçue la semaine passée.

— Ce n’est pas un mal, observa Éva.

— C’est plutôt le salut, reprit Julcsa. J’ai fait vœu à la réunion d’avouer tous mes péchés et de les expier. Si j’ai causé