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LE LIVRE DE LA POUSTA.

nera bientôt devant le curé, comme il le lui promet tous les dimanches après midi, ou celle qui l’aide à « sucer le miel du bonheur défendu ».

Le csárdás est impétueux, l’entrain aussi. Le tsimbalom chante, le violon gémit dans le grondement de la contrebasse… D’abord, la mélodie se répand avec lenteur, la danse affecte une marche posée. Puis, les accords s’accélèrent, et les talons se rejoignent plus fréquemment. Mais les danseurs restent graves, même dans leur joie débordante. Car ils savent qu’elle est toujours amère, la chanson qui célèbre l’amour et le bonheur. Ils sentent la tristesse de la passion effervescente qu’exprime le déchaînement de cette musique ; ils sentent que le temps est court et l’éternité longue, et pourtant, tantôt l’un, tantôt l’autre, pousse ce cri