Page:Sigismond de Justh Le livre de la Pousta 1892.djvu/242

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
233
FOINS COUPÉS.

deux autres se cachaient le visage sous leurs fichus et ne disaient rien.

— Et toi, Julcsa Manga, tu te tais ?

— Vous ne voyez donc pas que j’aide Mari Csicso.

— Et toi, Mari Csicso, qui aides-tu ?

— Celui qui en a besoin ! fit celle-ci en relevant la tête et en regardant Guba dans le blanc des yeux.

Guba ne répondit pas. Il fit cingler son fouet et les trois petits chevaux reprirent leur course avec une ardeur nouvelle dans la pousta de plus en plus délaissée.

Peu à peu, les tanyas devenaient plus rares, on ne voyait presque plus de traces de la main humaine. La voiture traversa d’abord une longue oseraie, puis un pâturage infini ravagé par les eaux. Un mo-