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LE LIVRE DE LA POUSTA.

il ne suivait pas les détours des routes, il allait droit au but comme la ligne qu’il venait de tracer énergiquement dans la poussière sur le bord de la voiture.

Puis, il m’édifia sur la productivité des terrains que nous traversions, ajoutant à chacun de ses jugements son « bah ! » habituel. Un moment, je ne le compris pas. Croyant que je lui demandais depuis combien de temps il était sourd-muet, il dessina un s dans l’air. Je savais déjà que son infirmité résultait d’une grande maladie qu’il avait contractée à l’âge de six ans. Mais il promena aussitôt son sourire autour de lui comme pour dire qu’il était content de tout ce qu’il voyait et ne demandait rien de plus au bon Dieu…

Je m’aperçus soudain que nous étions arrivés. Jamais cette route d’une heure