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LE LIVRE DE LA POUSTA.

Il ne dit pas un mot, ni moi non plus.

Et je sens que j’ai eu raison de rentrer chez moi. Cet homme me donne ce que je cherchais en vain là-bas : mon passé, et en même temps il ouvre une échappée sur mon avenir. Son être irradie le calme, il apporte à mon âme l’équilibre, la foi en la vie, par quelque chose d’inexprimé qu’il essaierait vainement de traduire en paroles.

Cœur à cœur ! C’est le même air que nous respirons depuis notre naissance, son sang est mon sang, sa chair ma chair.

Ce qu’il dit trouve un écho au fond de mon âme. Parle-t-il de son passé, il me rappelle ma jeunesse. Et quand il se tait, la voix éternelle de la nature parle pour lui…