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Page:Sigismond de Justh Le livre de la Pousta 1892.djvu/98

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DAMNÉ.

avait le dos tourné, vite je courais à notre champ de maïs et j’allumais ma pipe. Je ne pensais pas que le Seigneur m’en voudrait pour cela. La fumée d’une bouffée de pipe ne montera pas au ciel, me disais-je. Mais ma femme sentait l’odeur du tabac dans mes vêtements ; mon haleine me trahissait quand j’avais bu. La dissimulation ne servait de rien. Ah ! monsieur, en ai-je été assez puni ! Comme ma femme savait s’adresser à mon âme ! comme elle s’entendait à en redresser tous les plis ! Plus d’une fois, elle me rossa. Mais toujours elle me dénonçait à « la réunion ».

Les csikós maintenant écoutaient le vieux, les regards fixés sur sa bouche, curieux d’apprendre son histoire.

Misa Lövey me dit tout bas :

— Sa femme le mène droit à la tombe.