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DE DELACROIX AU NÉO-IMPRESSIONNISME

Est-il utile d’affirmer qu’il n’entre point dans notre idée de les comparer à leurs illustres devanciers ? Nous voudrions, seulement, prouver qu’ils ont le droit de se réclamer de l’enseignement de ces maîtres et qu’ils se maillent à la chaîne des champions de la couleur et de la lumière.

2. Il pourrait paraître superflu d’exposer une technique picturale. Les peintres devraient être jugés uniquement sur leurs œuvres, et non d’après leurs théories. Mais ce qu’on attaque particulièrement chez les néo-impressionnistes, c’est leur technique : on paraît regretter de les voir s’égarer dans des recherches vaines ; ils sont, par beaucoup, condamnés d’avance, sur leur facture, sans examen sérieux de leurs toiles ; pour eux, on s’arrête au moyen sans vouloir constater les bénéfices du résultat. Il nous semble donc licite de venir défendre leur mode d’expression et de le montrer logique et fécond.

Il nous sera ensuite permis d’espérer qu’on voudra bien examiner leurs œuvres sans parti pris, car si une technique, reconnue valable, ne donne pas de talent à ceux qui l’emploient, pourquoi en retirerait-elle à ceux qui trouvent en elle le meilleur moyen d’exprimer ce qu’ils sentent et ce qu’ils veulent ?

3. Il nous sera bien facile de démontrer aussi que les