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DE DELACROIX AU NÉO-IMPRESSIONNISME

nistes, touche divisée des néo-impressionnistes, sont des procédés conventionnels identiques dont la fonction est de donner à la couleur plus d’éclat et de splendeur en supprimant toute teinte plate, des artifices de peintres pour embellir la surface du tableau.

Les deux premières factures, hachures et virgules, sont maintenant admises ; mais non pas encore la troisième, la touche divisée. — La nature ne se présente pas ainsi, dit-on. On n’a pas de taches multicolores sur la figure. — Mais a-t-on davantage du noir, du gris, du brun, des hachures ou des virgules ? Le noir de Ribot, le gris de Whistler, le brun de Carrière, les hachures de Delacroix, les virgules de Monet, les touches divisées des néo-impressionnistes, sont des artifices dont usent ces peintres pour exprimer leur vision particulière de la nature.

En quoi plus conventionnelle que les autres procédés, la touche divisée ? Pourquoi plus gênante ? Simple élément coloré, elle peut, par son impersonnalité même, se prêter à tous les sujets.

Et, si c’est un mérite pour un procédé d’art que de s’apparier aux procédés de la nature, constatons : celle-ci peint uniquement avec les couleurs du spectre solaire dégradées à l’infini, et elle ne se permet pas un millimètre carré de teinte plate. La division ne se conforme-t-elle pas, mieux qu’aucun autre procédé, à cette technique naturelle ? et un peintre rend-il un plus bel