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La souffrance des eaux


Mon cœur battait d’amour pour les roses sauvages
Et tremblait au courroux des autres furieux :
En flots brûlants tombait mon âme de mes yeux
Et ce voile de pleurs me cachait les rivages.

Mais j’ai senti bondir mon pouls, comme les flots,
Mes flancs ont tressailli du tremblement des vagues.
La Mer a des douleurs immortelles et vagues
Et devant ses effrois que sont mes vains sanglots !




J’épouse ta souffrance, ô Mer inconsolable :
Les larmes de la terre ont composé tes eaux…
— J’ai courbé des nefs d’or et de cèdre et d’érable
Et je pars en faisant des signes aux oiseaux !