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Page:Signoret - Le Livre de l’amitié, 1891.djvu/61

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IV

Car la Poésie est un oiseau bleu
Qui va becqueter dans la main de Dieu
Le mystère, cette graine de mil
Née aux frondaisons du céleste avril.

Et cet oiseau dort au fond de toute âme,
C’est le plus souvent une voix de femme,
Une voix de femme amoureuse qui
Provoque l’éveil, l’éveil alangui.

En le touchant la vibration première
Allume son sang, ouvre sa paupière,
Et comme sous une aube qui le réchauffe,
Son aile frissonne un frisson de strophe.