Page:Silvestre - Au pays des souvenirs.pdf/31

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héritier du génie paternel. Elle n’avait jamais cessé de lire beaucoup, et concluait toujours quelque chose de ses lectures.

Mais c’est dans les promenades du soir, en été, promenades à travers le parc, et qu’elle terminait à la première tombée de la nuit, qu’elle était vraiment admirable à entendre Elle y parlait volontiers des grandes choses de l’âme et de la vie avec la simplicité d’un esprit absolument sincère, confiant dans les destinées, n’éprouvant, d’ailleurs, aucun besoin de solemnité pour sonder les mystères de sa propre foi. Ah ! que j’ai souvent maudit l’insecte dont le vol interrompait quelqu’un de ses aperçus magnifiques sur l’avenir, en réveillant ses appétits chasseurs de naturaliste ! Il s’en est peut-être fallu d’un simple phalène venu à la traverse qu’elle m’ait converti à son déisme tranquillisant et à son spiritualisme consolateur !

Déisme d’artiste, car son plus grand argument était la beauté de la nature ! Spiritualisme de privilégiée, qui sentait ses admirables facultés s’aviver encore aux étreintes de la vieillesse.

Chemin de joie, chemin de deuil, cette route de Nohant !

Après quelques voyages heureux, ah le triste et dernier voyage La nouvelle fatale n’avait été