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Page:Silvestre - Contes grassouillets, 1883.djvu/138

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Contes grassouillets.

verdoyantes dont l’une servait de salle à manger et l’autre de laboratoire, pendant les beaux jours d’été. Dans celle-ci, la table ployait sous les fruits et les flacons caleçonnés de fine paille ; dans celle-là, sur une façon d’établi s’accumulaient les instruments en construction de l’astronome, longs tubes encore vides de verres, loupes en train d’être polies et que maître Cristofo pendait aux branches pour les faire sécher dès qu’elles étaient achevées, plus simplement, tout ce que l’optique comportait, en ce temps-là, d’éléments applicables à l’observation des astres.

Or, ce jour-là, le savant, très occupé de l’emmanchement d’une sorte de télescope dont il attendait de merveilleux résultats, avait déjeuné en deux temps pour aller reprendre son travail.

— Ami Cacafulli, avait-il dit à l’apothicaire qui était devenu le commensal assidu de sa maison, demeurez sous ce berceau avec ma femme et la distrayez, en croquant des prunes et buvant du Lacryma-Christi, tandis que je retourne à mon cabinet en plein vent. Vous