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La Bombe.

II

Aussi l’oncle Gentil-Bodet, qui avait ouï parler de ces choses, avait-il juré, à qui voulait l’entendre, qu’on en mangerait au repas de noces de sa nièce Adolphine Bobinet, laquelle allait devenir la légitime épouse de M. Onésime Papillon, un des beaux partis de la localité. Ce Gentil-Bodet, qui était, avant tout, un vaniteux, aimait à « faire grand », comme on disait malproprement au temps de l’empire. Il se moquait pas mal, au fond, du bonheur de sa nièce Adolphine, mais il entendait qu’on parlât de sa libéralité, ayant dans le ventre quelque ambition politique rentrée. Et cependant Adolphine eût mérité que son dernier parent s’intéressât plus profondément et plus utilement à elle. C’était, en effet, une belle et bonne personne, franche de nature, pure comme un lys, avenante et candide, une âme