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L’Aérocubite.

Puis tous deux s’assirent sur ledit Aérocubite et Arthur prit les mains de Germance, qu’il baisa avec une dévotion infinie. Vous avez deviné déjà, n’est-ce pas, mes fûtés amis, que ledit Arthur de Pamoison était fort bien avec Mme Lenflé Dutoupet ? Fort bien, soit, mais comme on l’est avant la signature des traités. Or, Arthur avait juré d’en finir ce jour-là avec les préliminaires et jamais galant d’humeur plus entreprenante ne s’était mis aux flancs de sa future conquête. Germance, à vrai dire, était infiniment moins pressée que lui d’en finir avec les divins enfantillages dont la femme jouit d’autant plus qu’elle en sait le dernier mot. Aussi faisait-elle doucement la farouche, lui donnant de l’éventail sur le bout des doigts, éloignant son pied du sien, reculant son visage de ses lèvres brûlantes, jouant enfin, comme il convient, la charmante comédie du consentement retardé, mais certain.

Tout à coup il sembla à Arthur que ses pieds quittaient le sol. Il en fut ravi, se disant que la situation se détendait sensiblement, et il reprit son manège persuasif avec plus d’instance en-