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Fiançailles.

était le plus intéressée à l’événement. Or, vous vous doutez bien que ce n’était pas un discours comme il s’en fait aux Chambres que la pauvre enfant était obligée de donner ou de refuser ce difficile consentement. L’épreuve eût été vraiment trop dure. Une pantomime bien simple la dispensait de parler. Tirait-elle l’étui de sa poche et le posait-elle sur son assiette ? cela voulait dire oui. Mais, au contraire, en extrayait-elle une poignée de noix et la mettait-elle devant elle ? cela équivalait à un non officiel. Seulement, gare au futur qui s’attirait cette démonstration, en apparence innocente. Une nuée de quolibets, d’un goût douteux, l’accueillait et le poursuivait jusque chez lui.

III

Jeanne et Justin s’aimaient. C’était leur droit et je vous plains si vous n’usez du vôtre. Jeanne avait l’admirable type des Landaises