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Contes grassouillets.

vous trouver à la voiture. N’allez pas préparer, pour me recevoir, un repas magnifique. Je suis, hélas ! au régime. Rien que des viandes blanches ; un verre de Bordeaux au plus, et surtout, un siphon d’eau de Seltz, parce que je ne puis plus digérer sans le secours de ce liquide gazeux.

« À samedi, mes chers cousins, et croyez-moi, dans le présent et dans l’avenir comme dans le passé,

« Votre bien affectueux parent,
« Thomas Louffardin. »

— Enfin ! dit Mme Guignevent, après avoir lu cette lettre avec les signes du plus vif intérêt.

— Soirée décisive ! ajouta M. Guignevent. Le cousin Louffardin, qui a toujours eu une santé déplorable, a maintenant soixante-douze ans. Logiquement cette promenade doit l’achever. Mais il aura vu notre Herminie. Il possède cinquante mille livres de rente et est mal avec tous ses parents. Il faudrait qu’il fût le dernier des grigous et des imbéciles pour ne pas laisser sa fortune à cette pauvre enfant.

— C’est qu’il passe, en effet, pour le dernier