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Contes grassouillets.

IV

Et voici l’élévation !

comme dit un vers de Victor Hugo. Tandis que, dans le rayonnement de l’autel, l’hostie s’élevait lentement aux mains du prêtre, l’assistance tout entière s’inclina vers la terre comme fait une forêt de roseaux sous le vent du soir. Dans ce moment, le zélé Frankel, qui crut devoir se ployer en deux, heurta si malencontreusement du bas de sa maigre échine le visage de Muller que celui-ci, perdant toute raison et, en même temps, le respect du saint lieu, leva la main et envoya un formidable soufflet sur les joues postérieures du juif, en lui disant d’une voix étranglée par la colère : — Tiens ! animal !

Or, la houppelande de Frankel, déjà soulevée par son attitude de vénération, ayant achevé