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Contes grassouillets.

et quel désespoir ! Ce sire de Ventesec était un gros homme fort déplaisant, pesant pour le moins cent vingt kilos, massif comme un éléphant et assis sur une telle mappemonde que de part et d’autre de son siège, si large que fût celui-ci, deux bourrelets de chair surplombaient le sol de leur masse menaçante. Humevesse lui fit un accueil princier et, comme on était aux beaux jours d’été, fit servir au repas qu’il lui offrit à son arrivée, une collection de melons qui était l’honneur de ses couches et du pays tout entier. Car ce gentilhomme était un sujet rebelle, mais un horticulteur distingué. Puis quand minuit tinta au beffroi seigneurial, il l’installa dans la chambre située au-dessus de celle de Bertrade, avec une belle torche de résine pour l’éclairer durant qu’il ôterait ses chausses.

IV

La torche était éteinte depuis longtemps quand ce triste Ventesec se réveilla sous le coup