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En mer.

IV

Nicolas siégeait à la barre et Lohic ramait comme un enragé. Mais tout en étant violemment à leur besogne, les deux mathurins, qui avaient l’âme gaie, se contaient chacun à leur tour des gaudrioles et riaient ensuite à en perdre leur chique. Je vous dis qu’il n’y a que les braves gens pour rire d’un tel cœur ! Après une série d’anecdotes du goût le moins douteux, ils en étaient venus à se poser des devinettes.

— Or çà, dit Lohic, toi qui es bon marin, sais-tu la manière pour couper un vent en deux parties égales ?

— Ma foi non ! répondit Nicolas.

— C’est bien simple pourtant. Tu mets ton nez dans mon derrière au moment où je le lâche, et il en entre la moitié dans chaque narine.

Lohic riait lui-même de sa malpropre facétie