Page:Silvestre - Contes grassouillets, 1883.djvu/28

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
14
Contes grassouillets.

Bertrade ! Mais, en revanche, à la lucarne au dessus, ce que montrait, en son plein, le sire de Ventesec et qui semblait le narguer avec une intolérable insolence. Alcindor banda son arbalète plus vigoureusement que jamais et pan ! Il décocha la flèche avec fureur au beau milieu de la cible qui lui était offerte ; avec tant de fureur que celle-ci s’y planta, en frémissant, avec un sifflement de vipère. Après quoi il détourna la vue et, succombant à la douleur d’un tel outrage, s’en fut sous les grands bois, en pleurant comme un jeune faon.

Pendant ce temps-là, le sire de Ventesec, à qui la douleur avait suggéré un suprême effort, bondissait au milieu de sa chambre, en hurlant comme un possédé, et y tombait à plat ventre avec un épouvantable fracas.

On accourut à son secours. Ce fut le diable pour retirer la flèche qui avait fait dans les chairs un infernal trajet. Malgré sa mauvaise humeur, le sire de Humevesse ne put s’empêcher de rire quand un page lut à haute voix l’étiquette rimée qui y était attachée et que voici :