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Contes grassouillets.

— Quelle horreur ! interrompit la comtesse Pepoli. Quand une fuite se produit à votre compteur, se dire : C’est peut-être mon pauvre cousin Anatole qui sent comme ça !

— Et l’impunuité assurée aux empoisonneurs ? poursuivit l’éminent La Misouille. Les expertises légales rendues impossibles par la disparition du gage et du sujet ?

— Permettez ! reprit Crève-Lune. Jusqu’à ce quela science ait décidé si l’arsenic et le sulfate de cuivre sont des apéritifs ou des poisons violents, j’estime qu’il vaut mieux ne rien conclure de leur présence dans les entrailles de qui que ce soit. Tout au plus devrait-on s’occuper de les en extraire chimiquement pour les rendre à la circulation métallique du pays.

— Encore une belle idée ! dit la comtesse. Refaire des pilules avec l’intérieur du ventre d’Anatole.

— Le retour aux saines pratiques de la momification, reprit le docteur, est encore ce qu’il y aurait de mieux. On aménagerait des armoires spéciales dans les appartements pour