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Noblesse oblige.

II

Il se traduisait d’ailleurs sous toutes les formes et dans toutes les langues. C’est ainsi que les tentures mêmes du château représentaient les glorieuses actions dont je viens d’énumérer quelques-unes ; que des portraits de famille y pendaient innombrables et que les armoiries de la maison étaient répétées sur les moindres objets de la vie familière. Mais le chef-d’œuvre de ces trésors héraldiques, c’était certainement le jeu des cartes dessiné et enluminé par Madame et Mademoiselle de la Hannetonnière. Car le marquis avait femme et fille. De sa femme, je ne vous dirai pas grand chose : une personne sèche et parcheminée, austère et malveillante, n’ayant aucune des grâces qui attachent, aucun des charmes qui attirent. Il n’en était pas ainsi de Mademoiselle Hildegarde. Ah ! la belle créature que c’était,